Découvrir la culture du chanvre en France

De manière surprenante, compte tenu de la réticence de l’union européenne à utiliser le THC, la France est le deuxième producteur mondial de chanvre industriel. Bien que la plante de chanvre en France soit strictement réglementée, elle présente un grand potentiel économique et devrait donner lieu à un certain nombre de produits. Quelle est exactement la loi ? Quel est l’état de la culture du cannabis en France et comment devrait-elle se développer dans le monde, d’autant que le marché du CBD continue de croître ?  

À quelles fins le chanvre est-il cultivé en France ?

Le chanvre est produit en France spécifiquement pour un usage industriel. Chaque partie de la plante a ses propres usages spécifiques et peut être utilisée dans divers secteurs industriels. Cependant, les fleurs de chanvre est considérée comme un déchet industriel et est éliminée.

La graine de chanvre, également appelée chènevis, peut être utilisée telle quelle, notamment dans les produits alimentaires. Après broyage, il produit une huile naturellement riche en oméga-3 et oméga-6. Cette huile est largement utilisée comme ingrédient dans les produits culinaires et cosmétiques. 

La partie ligneuse du chanvre industriel, également appelée chenopodium, a les mêmes propriétés que le bois et est précieuse pour la production de cellulose. Il est utilisé pour protéger les autres plantes en hiver (paillage) et comme litière pour les animaux. Les fibres de la tige sont particulièrement polyvalentes. Il est largement utilisé dans l’industrie du papier (papier pour livres et autres papiers spéciaux), l’industrie de la construction (isolation) et l’industrie textile (corde, denim). 

 

Lois régissant la culture du cannabis en France

La culture du chanvre en France est régies par la réglementation européenne. Elle stipule que le chanvre peut être cultivé et utilisé à des fins commerciales tant que sa teneur en substances psychoactives est inférieure à 0,2 %. Il doit également appartenir aux variétés de cannabis répertoriées et approuvées par le gouvernement français, à savoir les 24 variétés définies à l’article 1 du décret du 30 septembre 2019. Enfin, le produit fini doit être caractérisé par l’absence de THC. 

Vers l’ouverture de la culture du cannabis en France ?

Selon les données publiées en 2017 par l’Association française des producteurs et transformateurs de cannabis, 89 % en poids (79 % de la valeur économique) de la production annuelle de la culture de cannabis en France est utilisée pour la production de paille. Les 11% restants (21% de la valeur) sont utilisés pour la production de graines de chanvre.

L’ouverture du monde au CBD apporterait d’énormes opportunités d’emploi et de profit au marché français. Elle permettrait de cultiver de nouvelles variétés de cannabis sélectionnées pour leur forte teneur en cannabidiol, plutôt que de la paille et des graines, qui sont actuellement produites en grande quantité. La vente de feuilles et de fleurs produites en France n’est pas non plus à l’ordre du jour, ce qui freine complètement la croissance du marché du CBD pour les producteurs français. 

Opportunités et contraintes pour le développement du CBD

Actuellement, le prix moyen d’une tonne de CBD bio est estimé à 100 € et celui des graines à 900 € ; le coût d’une tonne de CBD est inconnu en raison de l’absence de marché, mais il est facile d’imaginer qu’il soit égal ou supérieur aux chiffres actuels.

Cependant, le gouvernement français ne semble pas aussi intéressé par le chanvre bio dit « sain » que par le CBD. Le potentiel de développement des produits du cannabis en France peut donc être fortement limité si l’on ne prend en compte que le cannabis thérapeutique. Ce dernier n’est souvent accessible qu’aux grands groupes en raison des conditions de culture strictes, au détriment des petits producteurs.